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e) Compte tenu de ce qui précède, la Commission confirme aujourd'hui encore qu'il
n'est pas raisonnablement exigible de renvoyer des requérants d'asile déboutés dans les
districts Killinochchi, Mannar, Vavunya, Mullaitivu, et Jaffna, dans lesquels sévissent
la guerre civile ou des violences généralisées; cette position n'exclut toutefois pas
qu'elle soit amenée à terme à revoir le cas particulier constitué par le district de
Jaffna. Cela étant, avec le HCR (cf. UNHCR position with regard to return of rejected
asylum-seekers to Sri Lanka, 4 janvier 1996) et l'ODR, elle estime qu'un renvoi dans
l'agglomération de Colombo peut être, d'une manière générale, raisonnablement
exigée.
f) En l'occurrence, la Commission considère que rien n'empêche le recourant de
s'installer dans une autre région du pays que celle de sa provenance, dans
l'agglomération de Colombo en particulier. Les personnes d'origine tamoule, hommes ou
femmes, ne sont pas, en tant que telles, victimes de discriminations étatiques dans le
paysage économique et social sri lankais. Il faut bien plutôt admettre que la crise
économique engendrée essentiellement par l'énorme coût de la guerre civile ainsi que
les difficultés rencontrées sur le marché du travail et du logement, touchent
indistinctement Tamouls, Cinghalais et Musulmans, indépendamment de leur provenance
ethnique. Certes, la réglementation d'exception visant à prévenir les actes de
terrorisme contribue indirectement à pénaliser la population tamoule déplacée et rend
son installation et ses déplacements dans l'agglomération de Colombo plus difficiles,
mais non impossibles; à cet égard, il importe de rappeler l'aide logistique apportée
aux personnes qui se sont heurtées à une décision de refus d'asile avec renvoi de
Suisse, dans le cadre de l'application de l'accord conclu entre la Suisse et le Sri Lanka
le 11 janvier 1994, et renouvelé les 2 avril 1996 et 27 février 1998 (cf. JICRA 1994 no
19, p. 153, consid. 6d). Dès lors, les problèmes économiques d'ordre général que les
candidats à l'asile déboutés devraient affronter à leur retour au Sri Lanka sont, en
soi, insuffisants pour faire admettre le caractère inexigible de l'exécution de leur
renvoi de Suisse; cette seule circonstance ne saurait être retenue pour exclure une
possibilité de refuge interne, indépendamment de tout examen individuel et concret.
g) En tout état, le recourant devait établir, et non seulement alléguer, que son retour
au pays le plongerait dans une détresse et un dénuement tels que son existence serait
concrètement mise en danger. Or, tel n'est pas le cas en l'espèce. Il sied d'observer
que la communauté tamoule installée à Colombo est particulièrement importante et
dispose d'infrastructures socio-économiques, |