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capitale et un domicile fixe, notamment au moyen d'une carte nationale
d'identité ("National Identity Card") et d'une carte de travail de leur
employeur ("Work-ID"); dans cette hypothèse, les risques d'une garde prolongée
consécutive à l'interpellation demeurent réduits, en dépit des problèmes logistiques
inhérents à la mise en uvre de grandes rafles (manque d'interprètes, retards de
procédure dus aux interventions du "Crime Detection Bureau" et du
"National Intelligence Bureau") et à la corruption endémique de la police
(exigences de pots-de-vin pour accélérer les remises en liberté). En revanche, il est
vrai que ces risques sont plus élevés pour les personnes qui ne sont pas en mesure
d'établir leur identité, qui sont en possession de cartes d'identité établies dans les
zones de conflits armés, qui ne sont pas (encore) enregistrées auprès de la police, qui
viennent d'arriver récemment du nord ou de l'est du pays (d'une "uncleared
area", à savoir d'une région dont les autorités ont perdu le contrôle), qui sont
soupçonnées d'avoir des liens de parenté avec une personne connue pour être ou avoir
été cadre, voire membre des LTTE, ou encore qui se trouvent dans l'impossibilité de
donner des motifs sérieux pour expliquer leur présence dans un lieu particulier. Dans la
plupart de ces cas, la durée de la rétention au poste de police ne dépasse pas non plus
48 heures. En revanche, en présence de cumul de facteurs négatifs, assimilables aux yeux
des autorités sri lankaises à des indices d'appartenance ou de soutien actif aux LTTE,
les personnes interpellées peuvent s'attendre à être accusées d'infractions à la
réglementation d'urgence et au PTA (Prevention of Terrorism Act), à être mises en
détention pour une longue durée, cas échéant sans être traduites devant une autorité
judiciaire, et à être soumises à des mauvais traitements, voire, dans des circonstances
exceptionnelles, à des interrogatoires sous la torture.
d) Comme la Commission l'a déjà mentionné dans sa jurisprudence publiée, les actions
entreprises par les autorités militaires ne sont pas dirigées contre tous les Tamouls en
tant que membres d'une minorité; elles visent à combattre les LTTE qui tentent, par
l'utilisation de moyens militaires et, en partie aussi terroristes, d'obtenir une unicité
ethnique dans les régions du nord et de l'est du pays, en vue de la création d'un Etat
tamoul indépendant. Si les mesures engagées par les autorités étatiques contre le
mouvement sécessionniste précité ont débouché dans ces régions sur une situation de
guerre civile et d'insécurité permanente, il n'est toutefois pas possible de considérer
qu'au Sri Lanka les Tamouls soient systématiquement poursuivis pour des raisons tenant à
leur seule appartenance ethnique.
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