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étatique (cf. JICRA 1995 no 2, p.22ss, consid. 4d, bb). Ainsi, la Commission ne saurait pas non plus admettre, sous cet angle, que ces mesures des LTTE seraient déterminantes au sens de l'article 3 LAsi, étant précisé encore que les autorités sri lankaises ne les ont ni encouragées ni tolérées.

(...)

8. - (...)

b) Il s'agit donc d'examiner si le recourant est en droit de conclure au caractère inexigible de l'exécution de son renvoi, compte tenu de la situation prévalant aujourd'hui dans son pays d'origine.

c) Depuis la publication de deux décisions de la Commission du 19 août 1994 (JICRA 1994 nos 19 et 20 précités), la Commission a continué à suivre de près l'évolution de la situation prévalant au Sri Lanka et a constamment actualisé son analyse.

aa) Après la période de trêve du 8 janvier au 18 avril 1995, les hostilités armées ont violemment repris entre les LTTE et les nouvelles autorités sri lankaises, issues des élections parlementaires et présidentielle du 19 août et 9 novembre 1994. Les offensives victorieuses menées par l'armée gouvernementale lui ont permis, le 5 décembre 1995, de reprendre possession de Jaffna, capitale des insurgés, puis, le 16 mai 1996, de l'ensemble de son district, et enfin, le 29 septembre 1996, d'ouvrir un corridor menant jusqu'à la ville de Killinochchi; le 21 février 1997, ce fut au tour de la route de Vavunya à Mannar, longue de 60 km, de retomber sous le contrôle de l'armée. Depuis le 13 mai 1997, les forces militaires sri lankaises se sont lancées dans une opération visant à rouvrir une voie d'approvisionnement terrestre entre le Sud et Jaffna, soit à récupérer le contrôle complet sur la route Vavunya-Jaffna, longue de 80 km. En 1996, les guérilleros ont évacué leurs derniers bastions de la presqu'île de Jaffna pour se replier dans les jungles du nord-est de l'île (districts de Killinochchi, Mannar, Mullaitivu, Vavunya); ils y ont entraîné de gré ou de force un peu moins de la moitié de la population civile de la péninsule (720'000 habitants), soit environ 300'000 personnes, qui y vivent dans des conditions désastreuses. Ils ont multiplié leurs incursions et leurs attaques sur des objectifs militaires et civils le long de la côte orientale du pays, particulièrement vulnérable; les troupes gouvernementales ont ainsi perdu le contrôle de nombreuses terres intérieures, sises au-delà de cette bande côtière, et de part et d'autre des axes routiers principaux en direction de