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le Southern Ethiopian People's Democratic Front (SEPDF). Les élections parlementaires nationales et locales des 7 et 8 mai 1995, boycottées par une majorité des principaux mouvements d'opposition malgré les arguments du pouvoir visant à promouvoir une large participation, se sont déroulées dans le calme, sous la supervision d'un organisme international constitué par des représentants de l'OUA et des pays donateurs, à l'exception de trois circonscriptions (région no 2/Afar, région no 5/Somali et région no 13/Harar) où le scrutin a été reporté au 27 mai, respectivement au 18 juin 1995. Le nouveau parlement, constitué de 556 sièges, dont 493 occupés par l'EPRDF, a élu à la présidence de la République Negaso Gidada (soit un Oromo, représentant le plus grand groupe ethnique du pays) et a choisi, en tant que chef de l'EPRDF victorieux des élections, Meles Zenawi comme premier-ministre, détenteur des pouvoirs réels. Depuis lors, aucun changement politique majeur n'a été observé et, malgré quelques critiques au plan du respect des droits de l'homme, la communauté internationale, et plus spécialement les Etats-Unis et la France, continue à soutenir le gouvernement en place. Meles Zenawi a d'ailleurs été reçu en janvier 1996 à Paris avec tous les égards dus à son rang.

d) Dès lors, mis à part les troubles sporadiques, les débordements provoqués par l'inexpérience des gens au pouvoir, que doit souvent affronter une démocratie naissante, et les multiples conflits armés locaux affectant en particulier Dire-Dawa, revendiquée par les ethnies dominantes des régions nos 4 (Oromo/Addis-Abeba) et 5 (Somali), et l'Ogaden où l'ONLF s'est scindé en mai 1995 en deux mouvements opposés, la situation peut encore être qualifiée de relativement sûre en Ethiopie, notamment à Addis-Abeba (dont l'aéroport est régulièrement desservi par diverses compagnies d'aviation), dans une grande partie des régions stratégiques situées de part et d'autre de la ligne de chemin de fer Addis-Abeba - Djibouti et dans les régions Amhara et Tigré. Certes, l'on a constaté ces derniers mois, surtout dès mi-1997, principalement à Addis-Abeba, une recrudescence des violations des droits de l'homme, telles que des exécutions sommaires, des détentions arbitraires et des disparitions. Ces violations touchent des membres des partis de l'opposition, tels l'OLF, l'ONLF et l'AAPO, militant activement contre le gouvernement, ainsi que des enseignants, des journalistes de la presse indépendante, des artistes en vue, des syndicalistes et d'anciens fonctionnaires n'ayant pas fait acte d'allégeance aux autorités en place.

e) Au plan international, des différends d'ordre économique séparent l'Ethiopie et l'Erythrée depuis plusieurs mois. S'y sont ajoutés, dès la mi-mai 1998, des