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d'une partie de cet Etat (C. Piguet, La guerre civile en droit international,
Lausanne 1982, p. 18), mais elle ne connaît pas non plus une situation de violences
généralisées, analysée comme une extension du concept de guerre civile.
En effet, suite au renversement du gouvernement du président Mengistu Haile Mariam, en
mai 1991, le nouveau gouvernement de transition, présidé par Meles Zenawi, et dirigé
par l'Ethiopian People's Revolutionary Democratic Front (EPRDF) s'est attaché à mettre
en place de nouvelles structures étatiques tout en essayant d'assumer les difficultés
provenant de l'héritage de nombreuses années de guerres fratricides, de la multiplicité
des ethnies (quatre-vingts, parlant deux cent nonante langues), d'une famine endémique et
d'une économie délabrée. Les anciens guérilleros du Tigray People Liberation Front
(TPLF), l'une des composantes de l'EPRDF, ont été intégrées dans les forces de
sécurité du nouveau régime. L'EPRDF et les groupes politiques qui lui sont liés se
sont heurtés à l'opposition d'autres organisations politiques, dont la plupart avaient
une base ethnique et certaines des forces armées.
c) Le processus de démocratisation entamé en 1992 a permis que de réels progrès,
même s'ils sont insuffisants, se réalisent dans le domaine des droits de l'homme; on
peut en dire autant des libertés individuelles dont l'exercice reste cependant mal
assuré. Ce pays connaît encore des troubles, provoqués essentiellement par une
opposition, fragmentée à l'extrême, ainsi que par les débordements des autorités en
place. Les dirigeants du pays, sensibles aux revendications identitaires des diverses
ethnies, gardent le cap dans leur politique de prudente démocratisation, tout en
maintenant en détention des dirigeants de mouvements d'opposition considérés comme des
"délinquants de droit commun". Adoptée au mois de décembre 1994, la nouvelle
constitution illustre l'audace calculée dont fait preuve le nouveau pouvoir: le droit à
l'autodétermination et à la sécession est reconnu aux dix régions de la nouvelle
fédération éthiopienne découpée selon des critères ethnico-linguistiques, mais est
soumis parallèlement à diverses conditions (majorité qualifiée au sein des parlements
locaux, référendum, délai, etc.) qui rendent son exercice aléatoire. Il n'en demeure
pas moins que les entités régionales, de même que la capitale multi-ethnique
Addis-Abeba, bénéficient aujourd'hui déjà d'une large autonomie dans le nouvel Etat
fédéral. Parmi la vingtaine d'organisations regroupées au sein de l'EPRDF, les quatre
principales élues en janvier 1995 au Comité central de l'alliance sont le TPLF, l'Amhara
National Democratic Movement (ANDM), l'Oromo People's Democratic Organization (OPDO) et |