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Brazzaville, en mai et en octobre 1997, a cependant été affaibli par ses deux
défaites consécutives; suite à l'avènement des nouveaux présidents Laurent-Désiré
Kabila et Denis Sassou Nguesso, il a perdu ses appuis et bases logistiques dans ces deux
pays voisins de l'Angola. Il persiste toutefois à exiger de la part du gouvernement la
légalisation des concessions diamantifères sur les mines dont il avait pris le
contrôle, concessions jugées nécessaires à la survie politique de son mouvement. Par
résolution 1127 du 28 août 1997, le Conseil de sécurité de l'ONU a pris des sanctions
envers l'UNITA (fermeture des représentations officielles de l'UNITA à l'étranger,
limitations dans les déplacements internationaux des responsables, mesures d'embargo,
etc.), qui sont entrées en vigueur le 30 septembre 1997, afin de contraindre ce mouvement
à adopter des mesures concrètes irrévocables honorant ses engagements (notamment
démilitarisation complète, transformation de sa station de radio Vorgan en un média non
partisan, pleine coopération au processus de normalisation de l'administration étatique
sur l'ensemble du territoire angolais).
Sur le plan de la sécurité, la situation en Angola demeure instable et précaire. Tant
le pouvoir en place à Luanda que l'UNITA se sont discrètement réarmés (ce qui a
accentué le déséquilibre militaire entre les deux parties favorables aux FAA) et ont
commencé à en découdre militairement, particulièrement dans les provinces
diamantifères d'Uige et de Lunda Norte. La stratégie du gouvernement angolais consiste
à récupérer progressivement, au besoin par la force, les territoires que l'UNITA
s'était politiquement engagée à restituer. C'est ainsi qu'à la fin novembre 1997, les
FAA se sont emparées de plusieurs villes du Lunda Norte tenues jusqu'alors par l'UNITA.
Il n'est pas non plus exclu qu'à court terme Jonas Savimbi soit contraint d'abandonner
son quartier général de Bailundo, suite à l'avance des forces gouvernementales. De
nombreux autres affrontements sont signalés, dans ces deux provinces minières et dans
d'autres provinces intérieures encore, opposant police gouvernementale et FAA à des
factions militaires de l'UNITA ainsi qu'à des bandes criminelles, plus ou moins
organisées. On doit dès lors admettre qu'il sévit à nouveau dans ces provinces un
climat changeant de violences locales à régionales, suivant les mouvements de troupes.
En revanche, tel n'est pas le cas dans la capitale de Luanda, bien que la sécurité y
soit toute relative, compte tenu de la pauvreté ambiante, de la déliquescence sociale,
et de la délinquance endémique. Il existe un risque latent d'éclatement de nouveaux
troubles tels que ceux connus en novembre 1992 et janvier 1993 à Luanda, compte tenu du
terreau favorable à la diversion du mécontentement social vers des oppositions entre
communautés. Ce risque ne saurait cependant, en l'état, être considéré comme
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