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tement non conformes aux règles traditionnelles de la société algérienne,
mais aussi aux islamistes repentis, aux enfants et aux étrangers.
De 1991 à 1995, les cellules des GIA étaient concentrées dans la région algéroise et
la Mitidja adjacente ; leurs actions violentes, dirigées contre des civils, étaient
essentiellement caractérisées par des assassinats, des enlèvements et des attentats à
la bombe. On a assisté, par la suite, à l'extension de leurs activités vers le sud et
l'ouest du pays, de M'Sila jusqu'à Tlemcen, extension qui s'est accompagnée d'une
gradation dans l'horreur. En effet, les GIA ont adopté alors une stratégie de la terreur
visant les éléments les plus faibles de la société civile afin de provoquer une
rupture des liens sociaux. Actuellement, ces violences, attentats et massacres ont surtout
lieu dans la wilaya (province) d'Alger plus précisément dans sa région rurale, dans les
provinces de Blida, Médéa et Bouira, sises au sud d'Alger, et connues sous le nom de
"triangle de la mort", ainsi que dans les provinces de Boumerdès et M'Sila, à
Tipasa, Aïn Defla, Chlef, Tissemsilt, Tiaret, Relizane, Mascara, Saïda, Sidi-bel-Abbès
et Tlemcen. La ville d'Alger et sa banlieue (le Grand-Alger) sont également touchées par
les attentats. Les autres provinces du nord de l'Algérie sont soit soumises
sporadiquement aux violences entre les forces de sécurité et les GIA (Tizi-Ouzou,
Bejaïa, Sétif, Constantine) voire libres de violences (est algérien).
Si jusqu'en 1995, les GIA s'en prenaient à des groupes ciblés de la population et
s'attaquaient aux infrastructures, ils ont par la suite visé quiconque dans les villages
s'opposaient à eux ou refusaient de les ravitailler, voire en définitive à n'importe
qui. Dès lors, l'opinion publique algérienne a commencé à basculer en leur défaveur.
Depuis 1996, la stratégie des autorités a consisté, avec un certain succès, à
interdire aux groupes armés l'accès aux zones urbaines et à les empêcher de recruter.
Les villes ont généralement été épargnées par les attaques suivies de massacres et
les terroristes s'en sont pris aux quartiers périphériques et, surtout, aux villages,
hameaux et fermes isolées.
Actuellement, le régime algérien poursuit et condamne ceux qui sont soupçonnés d'être
des islamistes armés ou des civils qui les appuient, les activistes notoires des droits
de l'homme, les déserteurs et les réfractaires, les personnes ayant témoigné des actes
de tortures commis par leurs collègues.
Il importe de souligner que, dans ce contexte, quelques milliers de jeunes seulement ont
choisi la voie de l'exil, sur une population de plus de 30 millions
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