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situations de discriminations cumulatives, pour des raisons politiques ou
analogues. Cet examen devrait tenir compte des risques spécifiques auxquels sont
exposées les personnes ayant attiré l'attention des autorités en raison de leur
engagement dans les réseaux parallèles de solidarité (institués dans les domaines de
l'assistance sociale, de la santé et de l'éducation), les membres actifs de la LDK ou
d'autres partis politiques albanais, ainsi que les ex-fonctionnaires licenciés des
services publics, spécialement les ex-officiers de l'armée et de la police qui
représentent, aux yeux des autorités de Belgrade, un danger potentiel en cas
d'aggravation de la tension. Le HCR a, en particulier, mentionné les condamnations à des
peines d'emprisonnement prononcées en 1995 à l'encontre de cent quarante-trois anciens
policiers d'origine albanaise, convaincus d'avoir mis en danger l'intégrité territoriale
de l'Etat, la plupart d'entre eux ayant dénoncé l'usage de mauvais traitements après
leur arrestation.
La signature conjointe, à Belgrade par le président de la République de Serbie,
Slobodan Milosevic, et à Pristina par le Dr Ibrahim Rugova, d'une "Déclaration sur
la normalisation du système éducatif" au Kosovo, qui devrait permettre la mise en
oeuvre d'une "retour sans conditions des élèves, étudiants et enseignants albanais
dans leurs locaux scolaires et universitaires" ne signifie pas pour autant qu'une
normalisation politique a été engagée entre les deux parties; bien que dans une mesure
moindre que par le passé, la police serbe a, encore dernièrement, poursuivi ses
interventions dans des écoles albanaises (Kosova Communication, Bulletin du
"Ministère de l'Information de la République de Kosove", Genève, no 277, du
10 septembre 1996; cf. aussi Journal de Genève, 3 septembre 1996). Elle représente
toutefois un signal politique de nature à minimiser, tout au moins à court terme, le
danger qui persiste depuis 1991 d'éclatement d'un conflit armé au Kosovo.
c) Il est notoire que depuis le 17 novembre 1994 les forces de sécurité serbes ont
lancé des campagnes d'arrestation d'anciens policiers, dans leur grande majorité
d'anciens cadres, mais également d'ex-inspecteurs ou autres fonctionnaires de la
Sécurité d'Etat, voire d'anciens agents subalternes devenus particulièrement actifs
dans le Syndicat indépendant des anciens policiers du Kosovo (TUFKPE), comprenant près
de quatre mille adhérents (cf. décision du 2 février 1996, consid. 5b; AI, prise de
position du 18 décembre 1995, précités; Centre d'information de la République de
Kosove, Procès politiques de 1995 contre les ex-policiers albanais de Kosove, Genève,
décembre 1995, p. 3s, 17, 25, 35, 52). Au commencement de l'année 1995, quelque deux
cent soixante personnes étaient en détention, alors que les procédures judiciaires |