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d'allégeance au pouvoir serbe, il a été licencié. Au début du mois
d'août 1990, convoqué au poste de police, il y a été gardé durant 6 - 8 heures et
interrogé sur la base de soupçons - infondés selon lui - d'avoir incité ses collègues
fonctionnaires de police à quitter le parti communiste. En septembre 1990, il a été
interpellé à son domicile et emmené au poste de police. Retenu entre 12 et 14 heures,
il a de nouveau été interrogé pour les mêmes raisons et s'est vu proposer une autre
fonction dans la police, ce qu'il a refusé. Plus tard, il a reçu une convocation
l'invitant à se présenter au poste de police avec son arme et son permis de port d'arme,
mais n'y a pas donné suite. A la fin du mois de septembre 1990, il a été emmené au
poste de police, retenu sept heures et accusé de violations de ses devoirs de fonction,
ce qu'il a contesté. L'un de ses anciens collègues, un dénommé X., a été roué de
coups devant lui; ayant tenté de prendre la défense de celui-ci, N. K. a lui-même été
battu avec force. Tous deux ont ensuite été amenés à l'hôpital pour y recevoir des
soins. Le même jour, après qu'eut été diagnostiquée une perte de 40% de l'ouïe à
l'oreille gauche, N. K. est rentré à la maison. En octobre 1990, la police,
perquisitionnant chez lui, a saisi son passeport, celui de son épouse, un revolver et un
fusil ainsi qu'un bloc-notes. De son propre chef, l'intéressé s'est présenté au poste
de police pour se faire délivrer une attestation de saisie; il a quitté les lieux
malgré l'injonction qui lui a été faite d'attendre dans le couloir après délivrance
de l'attestation. Informé le 4 novembre 1990 par son frère Y. d'une descente de police
intervenue le même jour à son domicile en son absence, il a, le jour suivant, gagné
Zagreb, où il a été hébergé par un ami. Le 6 novembre 1990, lors d'un entretien
téléphonique, il a appris l'existence d'une deuxième descente effectuée chez lui et
des menaces d'emprisonnement proférées à l'encontre de son épouse pour le cas où il
ne se présenterait pas au poste. Il a alors organisé le départ immédiat de celle-ci et
de ses enfants qui l'ont tous rejoint à Zagreb le 18 novembre 1990. Ensemble, ils ont fui
la Yougoslavie à destination de la Suisse.
Comme moyens de preuve, les requérants ont déposé leurs cartes d'identité, une
décision du Secrétariat des Affaires intérieures du Kosovo, une décision de rejet
d'une plainte interjetée auprès du Secrétariat des Affaires intérieures de la
République de Serbie, une lettre de licenciement ensuite d'une "contravention aux
mesures prises", une convocation à se rendre au poste de police avec arme et permis
de port d'arme, une attestation de confiscation d'arme à feu.
Par décision du 30 juin 1992, l'ODR a rejeté la demande d'asile des époux K. et a
prononcé leur renvoi de Suisse ainsi que l'exécution de cette mesure. Il a relevé
l'existence de contradictions dans les déclarations de N. K. lui-même, |