1996 / 20 - 203

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arrestations arbitraires sous n'importe quel prétexte, notamment pour détrousser leurs victimes (cf. Human Rights Watch World Report 1996, Events of 1995, New York, décembre 1995, p. 12). De plus, le gouvernement angolais a libéré tous les prisonniers de guerre, alors que l'UNITA n'en a pas encore fait autant. Il a aussi caserné plus de 1'700 membres de la Police d'intervention rapide (surnommés "Ninjas") à Luanda, Uige et Huambo. S'agissant de la Police nationale angolaise, dont la neutralité est contrôlée par la police civile d'UNAVEM III, elle a fait savoir qu'elle était prête à assurer la formation de 212 adhérents de l'UNITA qui rempliraient officiellement les fonctions de gardes du corps des dirigeants de l'UNITA. Par ailleurs, une "Ecole centrale de déminage" a été inaugurée en décembre 1995 à Luanda, sous la supervision d'UNAVEM III. Les autorités de Luanda ont également pris des mesures pour réaliser la libre circulation des personnes et des marchandises (autorisant notamment les travaux de déminage par une société sud-africaine sur toutes les routes du nord et du sud du pays, et entérinant un plan d'action anti-mines), ainsi que le maintien de l'ordre public. A cet égard, il faut constater qu'avec la fin de la guerre, et en dépit d'une authentique amélioration, grâce à l'action gouvernementale, de la situation prévalant en matière de droits de l'homme, les assassinats, les enlèvements, les actes de pillage et d'extorsion, et les restrictions imposées à la liberté de circulation, se sont multipliés, notamment en raison d'un contrôle insuffisant d'éléments armés en sur-nombre et désoeuvrés, de la formation de bandes locales, et de l'absence de désarmement de la population civile. La situation est particulièrement détériorée dans les régions riches en ressources minières (à Cabinda - où certaines fractions du FLEC (Front de libération de l'enclave de Cabinda) non signataires du cessez-le-feu conclu le 24 septembre 1995 à Pointe-Noire continuent leurs escarmouches -, dans le nord, à savoir à Soyo et Mbanza Kongo, dans le triangle Lucapa-Saurimo-Cafunfu et enfin sur le Haut-Plateau au sud-est de Luanda), quels que soient d'ailleurs les détenteurs du pouvoir sur ces régions. Elle l'est également, d'une manière générale, dans les régions plus ou moins contrôlées par l'UNITA; en effet, dans ses territoires, contenant de vastes zones minées, l'UNITA mène une politique de répression et se désintéresse du sort des populations civiles, à un point tel que les ONG internationales ont exprimé leurs intentions soit de s'en retirer, soit de ne pas y étendre leurs actions humanitaires (cf. rapport UNAVEM III, du 31 janvier 1996, p. 5 à 7, et p. 10; Auswärtiges Amt, Bonn, rapport de situation sur l'Angola, du 29 décembre 1995, p. 4 et 5; Africa Research Bulletin, du 1er au 31 janvier 1996, p. 12'124s; Jeune Afrique, no 1'816, du 26 octobre au 1er novembre 1995; Le Monde diplomatique, octobre 1995).