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qui concerne X, son épouse Y et leurs enfants A et C; en revanche,
il a été rejeté en ce qui concerne B, l'exécution du renvoi de ce
dernier ayant été déclarée conforme aux dispositions légales.
Extraits des considérants :
3. a) Il sied d'examiner d'abord si les recourants et leurs enfants
peuvent se prévaloir d'une persécution antérieure ou, cas échéant,
d'une crainte fondée de subir une persécution future en cas de retour
dans leur pays, l'une ou l'autre susceptible de leur valoir la
reconnaissance de la qualité de réfugiés au sens de l'article 3 LA. Il
importe ainsi de passer préliminairement en revue le contexte politique
dans lequel sont censées s'inscrire leurs demandes.
b) La commission de céans a eu l'occasion de se prononcer à plusieurs
reprises (JICRA 1995 no 25, p. 239 à 241, consid. 4) sur la situation prévalant
en Somalie depuis la fuite du chef de l'Etat Siad Barré et de ses proches
et la prise du palais présidentiel, également connu sous le nom de
"Villa Somalia", le soir du 26 janvier 1991 (sur cet événement-clé:
cf. S. Smith, Somalie : la guerre perdue de l'humanitaire, Paris 1993, p.
76 à 81). Elle a constaté que les guerres politico-claniques persistent
dans le pays et mettent aux prises douze à vingt milices issues de six
clans de base (ou familles), comprenant eux-mêmes de nombreux sous-clans
différents organisés en lignages. Ces milices se livrent une guerre sans
merci pour s'emparer du pouvoir, tandis que les hordes de pillards
cherchent à s'enrichir et que les islamistes réclament l'application de
la charia. Les seigneurs de la guerre ne sont pas intéressés à
abandonner les prérogatives sur leurs fiefs au profit d'un gouvernement
central. De plus, les structures claniques et les clivages tribaux
favorisent les renversements d'alliances éphémères. La fluctuation de
ces alliances politico-claniques se traduit souvent sur le terrain, par
des mouvements de troupes modifiant les "lignes de front", en
tous sens, sur plusieurs centaines de kilomètres. Dans ce pays doté de
trois gouvernements concurrents dirigés par les trois chefs Hawiye que
sont Mohamed Farah Aïdid, Osman Hassan Ali Atto et Ali Mahdi Mohamed, la
réinstauration de l'ordre passe par une reconstruction politique du pays
sur des bases solides et est apparemment exclue en l'absence d'une véritable
réconciliation entre les trois principaux dirigeants précités, ainsi
qu'entre leurs forces respectives. La reprise de combats sur une grande échelle
ne saurait être exclue étant donné que les désaccords ne sont pas réglés
sur le plan politique et que des alliances militaires sont régulièrement
reconstituées (cf. Africa Confidential, vol. 36, no 13, du 23 juin 1995
et no 1 du 6 janvier
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