1995 / 25 - 240

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populations faméliques. Depuis mars 1995, soit depuis le départ des troupes de l'ONU, la situation dans le pays a connu une alternance de combats et d'accalmies. L'accord de paix signé en février 1995 entre les deux principaux chefs de Mogadiscio, le général Aïdid et le "président intérimaire" Ali Mahdi, n'a pas été concrétisé sur le terrain. Le 11 juin 1995, le général Aïdid a été chassé de la présidence de la SNA et remplacé par son principal financier, Osman Hassan Ali Atto, également issu du sous-clan des Habar Gedir (tribu des Reer Hilowle). Tandis que le général Aïdid s'est fait élire le 15 juin 1995 par ses partisans "président par intérim de la Somalie" à l'issue d'une "conférence nationale" constituée de seize factions ou sous-groupes - dont le SNF (Somali National Front) du sous-clan Marehan (Darod) de l'ancien président Siad Barré qui s'est abstenu lors du vote - et a nommé, le 19 juin 1995, un "gouvernement" de 60 membres, Osman Atto ainsi que l'autre "président par interim", Ali Mahdi, ont appelé ensemble à une conférence de réconciliation nationale pour former également un nouveau gouvernement.

Seul le nord-est du pays a connu depuis 1991 des périodes d'une certaine stabilité. En effet, le 18 mai 1991, après plusieurs mois de pourparlers entre les chefs de clans, le SNM (Somali National Movement) a proclamé la sécession du Nord de la Somalie (l'ex-Somaliland britannique) d'avec le reste du pays et la création d'un Etat indépendant appelé "République du Somaliland" reconnu ni par les autres mouvements politiques et clans somaliens, ni par la communauté internationale. Le 28 mai 1991, Abdurahaman Ahmed Ali Tour, leader du SNM, a été nommé à la présidence du Somaliland: toutefois, en dépit de la nomination d'un gouvernement multiclanique au sein duquel les Issak détenaient la majorité absolue, des groupes armés ont commencé dès l'été 1991 à piller et rançonner le trafic routier pour assurer leur subsistance et leur ration quotidienne de "kat". Les accrochages entre l'armée gouvernementale et les partisans du général Degeweyneh, leader du clan des Issa Mussa, maître du port de Berbera, se sont multipliés en 1992. Avec l'arrivée au pouvoir, en mai 1993, d'un nouveau président, Mohamed Ibrahim Egal (du sous-clan Habr Awal), la situation ne s'est pas pour autant normalisée durablement au Somaliland. En effet, l'ancien président déchu, Abdurahman Ahmed Ali Tour (du sous-clan Habr Yunis), devenu partisan du fédéralisme, s'est rallié, dans sa reconquête du pouvoir, au général Aïdid; ses troupes et celles de ses alliés ont contesté, par les armes, la sécession du Somaliland, en particulier lors d'affrontements sanglants à Hargeisa en novembre 1994. Malgré ses succès incontestables dans la création d'une administration publique et d'une armée nationale, de même qu'en matière de développement commercial, le nouveau président, par sa volonté