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leur pays. Ils auraient vécu à Mogadiscio, dans le quartier de Medina, de 1985 au 15 mars 1991, date à laquelle ils auraient quitté la Somalie à cause de l'insécurité due à la guerre qui y régnait. Du 15 mars 1991 au 17 novembre 1991, ils auraient séjourné au
Kenya. Ils seraient entrés en Suisse le 2 décembre 1991, après un transit de quatorze jours en
Italie.
Par lettre du 10 février 1992, rédigée par leur mandataire, et adressée au Contrôle de l'habitant du canton de Genève
(ci-après : l'autorité cantonale), les requérants ont expliqué avoir dissimulé, sur les conseils d'un
compatriote, leur réelle situation et les détails concernant leurs passeports et leur
voyage, croyant ainsi préserver leurs intérêts. Ils ont ainsi fait état, pour la première
fois, du fait que O. H. N. "était un cadre administratif, important dirigeant dans son
pays".
En date du 11 février 1992, O. H. N. a été entendu par l'autorité cantonale à laquelle il a confirmé
avoir, au CERA, fait de fausses déclarations sur sa profession notamment, et cela sur les conseils d'un passeur d'une
part, et de personnes appartenant à une organisation d'aide aux requérants d'asile d'autre part. (...). A la fin du mois de décembre 1990, il aurait dû arrêter son activité professionnelle à cause de la guerre qui venait d'éclater. De plus, il aurait été engagé sur le plan
politique, dans la mesure où il aurait été membre (fondateur) du parti socialiste
gouvernemental, cela de 1975 à décembre 1990, et député au parlement. A l'instar d'autres fonctionnaires du régime de Siad Barré, il aurait personnellement été attaqué chez lui et battu par des membres de l'ethnie des
Hawiye. Il a enfin précisé que son appartenance ethnique n'avait en rien motivé son départ de
Somalie, son clan ayant adopté une position "relativement neutre", et qu'au commencement du mois de mars 1991 sa maison avait été bombardée, pillée et brûlée par des membres du clan des
Hawiye. Le même jour, I. H. N. a également été entendue par l'autorité cantonale à laquelle elle a déclaré en substance avoir quitté son pays à cause de la guerre qui y sévissait, et plus précisément après que neuf hommes armés furent venus à son domicile à
Mogadiscio, les eurent battus et eurent pillé leur maison au début de l'année 1991.
Par lettre datée du 21 octobre 1992 de leur conseil, les requérants ont souligné le fait que ce sont bien des motifs
politiques, et non ethniques, qui ont "provoqué la haine des nouveaux maîtres de
Mogadiscio" à leur encontre. Ils ont rappelé par ailleurs avoir versé au dossier des pièces concernant l'activité professionnelle du
mari.
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