1995 / 25 - 236

previous next

leur pays. Ils auraient vécu à Mogadiscio, dans le quartier de Medina, de 1985 au 15 mars 1991, date à laquelle ils auraient quitté la Somalie à cause de l'insécurité due à la guerre qui y régnait. Du 15 mars 1991 au 17 novembre 1991, ils auraient séjourné au Kenya. Ils seraient entrés en Suisse le 2 décembre 1991, après un transit de quatorze jours en Italie.

Par lettre du 10 février 1992, rédigée par leur mandataire, et adressée au Contrôle de l'habitant du canton de Genève (ci-après : l'autorité cantonale), les requérants ont expliqué avoir dissimulé, sur les conseils d'un compatriote, leur réelle situation et les détails concernant leurs passeports et leur voyage, croyant ainsi préserver leurs intérêts. Ils ont ainsi fait état, pour la première fois, du fait que O. H. N. "était un cadre administratif, important dirigeant dans son pays".

En date du 11 février 1992, O. H. N. a été entendu par l'autorité cantonale à laquelle il a confirmé avoir, au CERA, fait de fausses déclarations sur sa profession notamment, et cela sur les conseils d'un passeur d'une part, et de personnes appartenant à une organisation d'aide aux requérants d'asile d'autre part. (...). A la fin du mois de décembre 1990, il aurait dû arrêter son activité professionnelle à cause de la guerre qui venait d'éclater. De plus, il aurait été engagé sur le plan politique, dans la mesure où il aurait été membre (fondateur) du parti socialiste gouvernemental, cela de 1975 à décembre 1990, et député au parlement. A l'instar d'autres fonctionnaires du régime de Siad Barré, il aurait personnellement été attaqué chez lui et battu par des membres de l'ethnie des Hawiye. Il a enfin précisé que son appartenance ethnique n'avait en rien motivé son départ de Somalie, son clan ayant adopté une position "relativement neutre", et qu'au commencement du mois de mars 1991 sa maison avait été bombardée, pillée et brûlée par des membres du clan des Hawiye. Le même jour, I. H. N. a également été entendue par l'autorité cantonale à laquelle elle a déclaré en substance avoir quitté son pays à cause de la guerre qui y sévissait, et plus précisément après que neuf hommes armés furent venus à son domicile à Mogadiscio, les eurent battus et eurent pillé leur maison au début de l'année 1991. 

Par lettre datée du 21 octobre 1992 de leur conseil, les requérants ont souligné le fait que ce sont bien des motifs politiques, et non ethniques, qui ont "provoqué la haine des nouveaux maîtres de Mogadiscio" à leur encontre. Ils ont rappelé par ailleurs avoir versé au dossier des pièces concernant l'activité professionnelle du mari.