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mais aussi la dissolution du parlement et du gouvernement provinciaux, le 5 juillet 1990, participaient de cette politique (lire à cet égard, La situation au Kosovo, Documentation-réfugiés, supplément au no 226, 28 septembre/11 octobre 1993; C. Lafon et J.-C. Lamoureux, L'Albanie prisonnière des Balkans, le Monde diplomatique, collection Manière de voir, no 17, février 1993; C. von Kohl/W. Libal, Kosovo: gordischer Knoten des Balkan, Vienne 1992; X. Raufer/F. Haut, Le chaos balkanique, Paris, décembre 1992, p. 50ss; C. Lutard, Le feu qui couve, le Monde diplomatique, novembre 1992; M. Roux, La décomposition de la Yougoslavie: la Serbie et le "front Sud", in Politique étrangère 2/92, Paris, p. 281ss; J. Zametica, The Yugoslav Conflict, The International Institute for Strategic Studies, Londres, mai 1992, p. 26ss; M.-F. Allain/X. Galmiche, Le peuple interdit du Kosovo, le Monde diplomatique, mai 1992; C. Lutard, La Vojvodine à son tour menacée, le Monde diplomatique, janvier 1992; J. F. Elorriaga, Les nuages sombres s'accumulent, le Monde diplomatique, février 1990; A. Gaparon, Différenciés, les Albanais du Kosovo, le Monde diplomatique, novembre 1989; Archiv der Gegenwart des 29 décembre 1992, p. 37478, 14 juillet 1992, p. 36978, 23 décembre 1990, p. 35179, 8 août 1990, p. 34786, 29 septembre 1989, p. 33833, 29 mars 1989, p. 33184, 28 février 1989, p. 33105).

c) C'est ainsi que ces dernières années les autorités serbes ont développé au Kosovo une politique discriminatoire dans les domaines des médias, de l'enseignement, de l'administration et de la justice, ainsi que dans celui de l'emploi (licenciements massifs, notamment dans les secteurs de l'instruction publique et de la santé), et parallèlement une politique de répression accompagnée de nombreuses violations des droits de l'homme (cf. Commission des droits de l'homme de l'Organisation des Nations Unies, 5e rapport périodique sur la situation en matière des droits de l'homme sur le territoire de l'ancienne Yougoslavie, établi par M. Tadeusz Mazowiecki, rapporteur spécial, du 17 novembre 1993) visant à modifier la composition ethnique du Kosovo. A ces mesures, les Albanais de cette province, qui composent le 85 à 90% d'une population se situant entre 2 et 2,2 millions d'habitants, ont répondu par une politique de la résistance civile, certes radicale, mais aussi pacifique et non armée, qui a eu jusqu'à présent pour effet d'empêcher toute guerre civile ou situation de violence généralisée. Ils se sont organisés en vue de persister dans cette politique lancée par le gouvernement transitoire créé en septembre 1990, la Ligue démocratique et son chef (cf. Berner Zeitung, 31 janvier 1994, Kosova/Rugova : "Ich bin ein realistischer Pazifist"), notamment par la mise sur pied, dans les secteurs de l'enseignement et de la santé, d'institutions parallèles "d'abord clandestines, puis quasiment licites"