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dans les postes élevés. Les partis tamouls, comme l'ENDLF (Eelam National Democratic Liberation Front), l'EPRLF (Eelam Peoples Revolutionary Liberation Front), le PLOTE (People Liberation Organisation of Tamil Eelam), le TULF (Tamil United Liberation Front) et le TELO (Tamil Eelam Liberation Organisation), ont été reconnus par le pouvoir et sont représentés au niveau gouvernemental et parlementaire tant sur le plan régional que national. Ils soutiennent par ailleurs l'Etat dans sa lutte contre le LTTE. Il convient en outre de relever que beaucoup de Tamouls sont établis dans le sud du Sri Lanka. Colombo et ses environs comptent plus de 300'000 membres de cette ethnie, soit approximativement le 30% de leur population. Cette situation s'explique par le fait que les régions du sud ne connaissent pas de conflit ouvert entre la population cinghalaise et tamoule. D'ailleurs, l'expansion de l'économie dans le sud et l'accroissement du nombre de touristes reflètent la confiance de ces derniers comme des investisseurs étrangers et nationaux dans la stabilité qui règne dans cette partie de l'île.

S'agissant des droits des ressortissants sri lankais d'ethnie tamoule en matière d'établissement, ceux-ci bénéficient de la liberté de voyager et de s'établir dans toutes les régions du pays, y compris dans celles où ils ne sont pas majoritaires. Certes, les requérants d'asile tamouls font régulièrement valoir que la possibilité de s'établir dans le sud du pays, notamment à Colombo, ne leur est ouverte que s'ils peuvent invoquer des motifs valables ("valid reasons") d'y séjourner, autrement dit seulement dans la mesure où ils bénéficieraient d'un droit particulier de séjour; force est cependant de constater qu'ils n'ont besoin d'une autorisation ni pour quitter les provinces du nord ou de l'est, ni pour s'établir en dehors des zones de combat. En revanche, le gouvernement a introduit en 1989 l'obligation pour tout individu, quelle que soit son appartenance ethnique ou religieuse (tamoul, cinghalais, musulman), d'annoncer aux autorités de police, dans un délai de quatorze jours, son arrivée sur un nouveau lieu de séjour; chaque logeur est également tenu de faire enregistrer l'arrivée ainsi que l'identité de la personne qu'il héberge. En cas de dénonciation, la violation de cette obligation entraîne pour le résidant clandestin un risque relativement important d'interpellation aux fins de vérification d'identité; ce risque existe aussi en cas de contrôle usuel aux "check-points" ou en cas de rafle. Toutefois les personnes interpellées dans ces circonstances ne sont en règle générale retenues que pendant quelques heures lorsqu'elles peuvent établir leur identité, notamment au moyen d'une carte nationale d'identité ("National Identity Card"). Dans cette hypothèse, les risques d'une garde prolongée consécutive à l'interpellation demeurent minimes; en revanche, il est vrai que ces risques sont plus élevés pour les