|
|
16. Extraits de la décision de la CRA du 23 mars 1998,
F. M., Rwanda
Art. 3 LAsi : persécution collective dans un contexte de génocide et de
guerre civile (cas du Rwanda) ; art. 1 C, ch. 5, al. 2. Conv. : "raisons
impérieuses" invocables par les rescapés du génocide tutsi.
1. Les personnes appartenant à l'ethnie tutsi ont été victimes au Rwanda,
d'avril à juillet 1994, d'un génocide systématique et organisé, qui doit dès lors
être qualifié de persécution collective au sens de la jurisprudence de la Commission
(consid. 3).
2. Il est à présumer, de façon générale, que les rescapés de ce génocide, dans
la mesure où ils ont traversé des épreuves particulièrement traumatisantes, peuvent se
prévaloir de "raisons impérieuses" au sens de l'article 1 C, chiffre 5, 2e
alinéa Conv. rendant inexigible un retour dans leur pays d'origine pour des raisons
psychologiques et permettant dès lors l'octroi de l'asile ; la situation troublée qui
persiste au Rwanda et le risque d'une nouvelle flambée génocidaire renforcent cet
obstacle psychologique (consid. 4-5).
Art. 3 AsylG: Kollektivverfolgung im Zusammenhang mit Völkermord und
Bürgerkrieg (Ruanda); Art. 1 C, Ziff. 5 Abs. 2. FK: Berufung auf "zwingende
Gründe" durch Ueberlebende des Völkermordes an Tutsis.
1. Angehörige der Ethnie der Tutsis waren in Ruanda von April bis Juli 1994
einem systematischen und organisierten Völkermord ausgesetzt, was somit eine
Gruppenverfolgung im Sinne der Rechtsprechung der ARK darstellt (Erw. 3).
2. Bei Ueberlebenden dieses Völkermordes, welche besonders traumatisierende Erlebnisse
erlitten haben, ist generell das Vorhandensein "zwingender Gründe" im Sinne von
Art. 1 C Ziff. 2, Abs. 2 FK zu vermuten, welche eine Rückkehr in das Herkunftsland aus
psychischen Gründen unzumutbar erscheinen lassen und deshalb zur Asylgewährung führen;
die weiterhin unsichere Lage in Ruanda und die Gefahr eines Wiederaufflammens des Genozids
verstärken dieses psychische Hindernis (Erw. 4-5).
|